Une injection de sang du cordon ombilical humain améliore la mémoire des souris Source : Futura Sciences Par Marie-Céline Jacquier, Futura Publié le 24/04/2017 Des souris âgées apprennent mieux si on leur injecte du sang de cordon ombilical humain. Une protéine a été isolée dans ce cordon : elle s'appelle TIMP2 et les chercheurs imaginent déjà développer de nouvelles applications pour lutter contre le vieillissement. Ce qu'il faut retenirL'injection de sang de cordon ombilical favorise la mémoire de souris âgées. La protéine TIMP2 contenue dans ce sang améliore la plasticité synaptique. Alkahest pourrait développer des applications en médecine humaine. En vieillissant, notre mémoire s'altère. Ce déclin qui reste tout à fait normal peut prendre de graves proportions dans certaines pathologies comme la maladie d'Alzheimer. Dans le cerveau, l'hippocampe, une région importante pour la mémoire et les apprentissages, est particulièrement sensible aux effets du vieillissement. Mais peut-on lutter contre ce vieillissement du cerveau ? Dans un article paru dans Nature, des chercheurs de Stanford expliquent comment ils ont revitalisé l'hippocampe de souris âgées grâce à du sang de cordon ombilical humain. Tout d'abord, ils ont injecté à ces rongeurs du sang de cordon ombilical, de jeunes adultes ou de personnes âgées. Les injections avaient lieu tous les quatre jours pendant deux semaines dans la circulation. Les souris utilisées avaient des systèmes immunitaires défectueux afin qu'elles ne rejettent pas ce tissu humain. Ensuite les chercheurs ont observé ce qui se passait dans l'hippocampe des sujets âgés. Ils se sont aperçus que l'augmentation de l'expression de gènes liés à la mémoire était la plus importante chez les animaux qui avaient reçu le sang de cordon ombilical. Ces souris présentaient la meilleure plasticité synaptique, c'est-à-dire une meilleure capacité à modifier des connexions entre neurones et donc à apprendre. Après les injections de sang, les animaux devaient passer des tests cognitifs, par exemple dans des labyrinthes. Par rapport à des souris témoins, celles qui avaient eu le sang de cordon réussissaient mieux les tests qui mesuraient leur mémoire et leur capacité d'apprentissage. Les chercheurs utilisent des labyrinthes pour tester les capacités cognitives des souris. © neillockhart, Fotolia La protéine TIMP2 améliore la mémoire des souris âgéesL'équipe a recherché quelles étaient les protéines abondantes dans le cordon ombilical humain qui diminuaient avec l'âge. Ils ont ainsi identifié la protéine TIMP2 (metallopeptidase inhibitor 2), connue pour jouer un rôle dans la progression des cancers. Les chercheurs l'ont injecté aux souris : celles-ci ont obtenu à peu près les mêmes résultats aux tests de mémoire que celles qui avaient eu du sang de cordon ombilical. Inversement, du sang de cordon ombilical dépourvu de TIMP2 ne faisait rien aux souris âgées, et si la protéine était bloquée chez les souris, ceci avait un impact négatif sur leur mémoire. TIMP2 augmentait aussi leur plasticité synaptique. Tout ceci suggère qu'elle favorise la mémoire. Les chercheurs ont déposé un brevet afin de l'utiliser pour traiter des problèmes liés à l'âge. Une société, Alkahest, pourrait développer ce traitement. Cette entreprise a déjà fait parler d'elle récemment car elle a terminé en janvier un essai clinique qui a testé l'utilisation de sang de jeunes pour traiter 18 patients atteints de maladie d'Alzheimer. Les résultats de cette expérience devraient être présentés à l'automne. Voir aussi :La transfusion de sang jeune comme cure de jouvence ?Des cliniques proposent déjà des injections de sang de jeunes pour inverser le processus de vieillissement, comme le rappelle un article paru dans Sciencemag. Un implant révolutionnaire pour éviter la maladie d’Alzheimer La maladie d’Alzheimer attaque progressivement les neurones, provoquant tout d’abord des troubles de la mémoire jusqu’à la perte des fonctions autonomes puis la mort. Des chercheurs de l’EPFL (École Polytechnique Fédérale de Lausanne), en Suisse, ont développé une capsule qui pourrait protéger les neurones et enrayer la maladie.