Source : Science et Avenir BRONCHIOLITE. Sous la direction de Richard Lo-Man (Institut Pasteur) et du Pr Pierre Tissières (hôpital Bicêtre AP-HP/CNRS/CEA), des chercheurs français ont identifié un type de cellules immunitaires qui n'existent que chez les nourrissons. Une découverte publiée dans la revue Immunity (groupe Cell), qui explique pourquoi les plus petits sont quasiment les seuls à souffrir de bronchiolite. Chaque année en France, quelque 500 000 enfant de moins de 2 ans sont touchés par cette inflammation des voies respiratoires basses provoquée par le virus respiratoire syncytial (VRS). En effet, alors que ce virus peut se retrouver chez n'importe qui, les plus petits sont quasiment les seuls touchés, l'infection restant généralement asymptomatique chez les enfants et les adultes. Le virus utilise le système immunitaire du nourrisson En cause ? Un type particulier de lymphocytes B jamais décrites jusqu'ici : les "nBreg", pour "lymphocytes B régulateurs néonataux". Aux contraire des cellules déjà connues, qui déclenchent une réaction forte à l'infection, ces "nBreg" ont plutôt un rôle de régulation qui tend à réduire la réponse immunitaire. Or le virus responsable de la bronchiolite cible ces cellules spécifiques, de sorte qu'en les activant il ralentit son élimination par l'organisme. Ce qui explique la sévérité accrue de la maladie chez les plus petits. Les chercheurs ont montré que les nBerg étaient la cible privilégiée du VSR. En pénétrant ces cellules, le virus utilise ainsi le système immunitaire du nourrisson pour se maintenir dans son hôte. "Notre travail explique les raisons sous-jacentes, longtemps méconnues, de la susceptibilité des nourrissons à la bronchiolite, commente Richard Lo-Man dans un communiqué du CNRS. En identifiant ces nouveaux lymphocytes nBreg comme biomarqueurs pronostiques de la sévérité de la maladie, il devrait permettre à terme de détecter à la naissance les terrains à risque, et d’aider le corps médical à développer des traitements plus adaptés."